En janvier 2011, la FIFA et le magazine France Football allaient décerner ensemble le Ballon d’Or 2010. La remise du prix approchant à grands pas, les journalistes, comme le public, avaient déjà leurs préférences quant au successeur de l’Argentin Lionel Messi. Le Ballon d’Or devait récompenser un joueur qui, même doté d’un talent hors norme, ne ferait jamais couler autant d’encre que Zinédine Zidane.
Peut-être était-ce parce que ce joueur n’avait pas inscrit un double coup de tête au Brésil de Ronaldo en 1998. Peut-être parce qu’il n’avait pas logé une panenka au plus grand gardien du monde, Gianluigi Buffon, huit ans plus tard. Une chose est sûre, contrairement au numéro 10 des Bleus, ce nouveau lauréat (Fabio Cannavaro) n’avait pas eu l’occasion de changer la face du globe, pour vraiment entrer dans l’Histoire. L’an prochain, cela fera une décennie que Zizou a été expulsé en finale du Mondial 2006. Retour sur un coup de théâtre, à travers la plume de Marc-Édouard Nabe.
Z comme Zidane, Z comme Zannini
L’écrivain français Marc-Edouard Nabe est né sous le nom d’Alain Zannini en 1958. Il est l’auteur de vingt-huit livres, désormais en vente uniquement sur internet et sans intermédiaire. En publiant des tracts, Nabe s’est momentanément réapproprié l’espace public, celui de la rue. Hors de tout système « éditorialo-journalistique-promotionnel », il a pris « d’assaut » les murs de Paris, de Marseille ou d’ailleurs. Sur le plus célèbre des coups de tête de Zinedine Zidane, il propose sa propre analyse, pour le moins originale et provocatrice. Le tract en question s’intitule Zidane la racaille. Il est disponible sur le Net :
ZIDANE LA RACAILLE
Le tract de Nabe, affiché dans les grandes villes de France lors de sa parution, a le mérite d’élever le débat sur l’événement qui a interpellé le monde entier. L’écrivain mettait plus ou moins le doigt sur la théorie du Choc des Civilisations en défendant une vision du monde d’aujourd’hui. Son analyse très personnelle est une prise de position troublante sur l’actualité mondiale. Elle se veut surtout réaliste. Des tracts sur les murs, Nabe est aujourd’hui passé à un magazine en grand format et haut en couleurs, Patience, dont le second numéro est sur le point de paraître.
Sur Patience n° 1 : Bagatelles pour le Djihad
En 2016, Mesrine aurait eu quatre-vingts ans. À l’occasion du 30ème anniversaire de la mort de Jacques, il y a maintenant plus de cinq ans, Marc-Edouard Nabe était l’invité de Frédéric Taddeï. Sur le plateau de Ce soir ou jamais, l’écrivain dénonçait la récupération médiatique de l’ex-ennemi public numéro 1 français.
Dans son tract, Zidane la racaille, Nabe compare la scène entre Zidane et l’Italien Materazzi avec la Lutte de l’ange avec Jacob de Delacroix. Chez son ami Taddeï, il évoque la Pietà de Michel-Ange au regard du cadavre de Mesrine, retenu par sa ceinture de sécurité lors de son exécution par les forces de police.
« Aujourd’hui, ce sont les banques qui braquent les gens » Marc-Édouard Nabe
Vous l’aurez compris, Nabe aime les mauvais garçons. Ceux qui, consciencieusement, crachent sur le système dans lequel on tente de les maintenir. On peut choisir de les poursuivre, de les sanctionner et même de les exclure. On ne peut pas nier tout le mysticisme qui les caractérise. Amoureux de football et mystiques de tout poil, de grâce et contre la pesanteur ambiante, soutenez religieusement cette requête : Donnons à Zidane le Ballon d’Or qu’il méritait en 2006 !
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