Je ne sais plus très bien quel fut ton premier coup d’éclat. Celui qui m’a marqué en premier je veux dire. Sans doute les Éclats de Nabe, justement. C’est tout un genre que vous avez créé. Vivre ces moments est déjà transgressif, en soi. Les filmer, les monter et les diffuser comme tu l’as fait, ce sont des actes révolutionnaires.
L’année 2015 fut sanglante pour la France. Elle fut aussi hautement littéraire. À condition de voir, dans les événements du 7 janvier et du 13 novembre, une déflagration métaphysique digne de celle d’un pipe-line au milieu du désert.
La vie est une chienne. Ou kouachienne, c’est selon. 2015 fut l’année de la bougie émotionnelle en France, comme à peu près partout d’où l’on a vu sortir des #JeSuisCharlie, des #PrayforParis et des #JeSuisEnTerrasse. Les frères Kouachi ont allumé une mèche vengeresse en passant la rédaction de Charlie à la kalach. De ce carnage à celui du 13 novembre, en passant par les assauts du GIGN et du RAID contre les terroristes, ont jailli une fois de plus, comme d’un puits de pétrole, la littérature et le swing de Marc-Édouard Nabe.