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Dans ce documentaire de 2011, on retrouve notamment François Gibault, biographe de Céline, et l’écrivain Marc-Édouard Nabe.

Si l’avocat Jacques Vergès assumait parfaitement l’appellation de « salaud lumineux », le procès Céline, lui, reste ouvert.

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« Cinquante ans après la mort du docteur Louis Destouches, alias Louis-Ferdinand Céline, le 1er juillet 1961 dans sa villa de Meudon, son « cas » fait toujours débat, comme l’a encore rappelé son retrait du recueil des Célébrations nationales, au début de cette année – une décision prise par le ministre de la Culture Frédéric Mitterrand à la demande de l’avocat Serge Klarsfeld. Il y a de quoi : avec brio, Alain Moreau et Antoine de Meaux montrent combien la figure du génie de la littérature est à jamais indissociable de celle de l’antisémite forcené puis collaborationniste sans remords passé entre les gouttes de l’épuration. Dans ce film dense, l’accusé dialogue, par archives interposées, avec une quinzaine de détracteurs et défenseurs aussi talentueux que passionnés, écrivains et essayistes, biographes et historiens (François Gibault, Philippe Sollers, Stéphane Zagdanski, Émile Brami, Pierre Assouline, Pascal Ory, Pierre-André Taguieff, Annick Durafour, Serge Klarsfeld…).

Thématique et chronologique, le récit explore en parallèle l’éblouissante création littéraire de Céline et sa compromission progressive avec l’antisémitisme exalté par le IIIe Reich : pamphlets (dont le premier, Bagatelles pour un massacre, sera salué avec enthousiasme par la majorité de la critique en 1937), appels au durcissement des lois antijuives dans la presse de l’Occupation, candidature plausible pour le poste de Commissaire général aux questions juives (trop indiscipliné, jugent les autorités nazies), dénonciations de collègues médecins dont il vise la place… Guignols’s band

Sans trancher, Le procès Céline aligne une à une les pièces du dossier, avec en toile de fond le fascinant matériau photographique, filmique et sonore dédié à l’écrivain, dont quelques chansons de sa composition qu’il vocifère avec entrain, et les nombreux entretiens qu’il a dispensés pour se justifier à la fin de sa vie. Rythmé par la ronde des « guignols » humains qu’il a pourfendus avec tant d’impitoyable lucidité (joués par les marionnettes du Luxembourg), mais aussi par le flot de ses diatribes antisémites, le film nous entraîne dans un vertigineux voyage au bout de la nuit célinienne. »

Réalisateur : Antoine De Meaux
Auteurs : Alain Moreau
Producteurs : PROGRAM 33, ARTE FRANCE

source : arte

Trafalgar vous recommande par ailleurs l’interview intégrale de Marc-Édouard Nabe, réalisée par Arte.